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C'est le regard qui fait le monde
12 février 2007

Paname

Etranges ces promenades dans Paris en ce mois de février... Paris et ses quartiers, ses pavés, ses ruelles, sa Seine, ses bouquinistes, son histoire, palpable à chaque coin de rue, Paris et ses milliers de visages multicolores, ses multitudes de langues qui vous emplissent les oreilles, Paris et son métro plein de regards croisés, échangés, dérobés, Paris et ses odeurs qui vous charment ou vous agressent les narines, Paris et ses contrastes frappants, la richesse débordante, évidente, de ses boutiques de luxe, de ses immeubles magnifiques, de ses palaces aux gerbes d'orchidées, côtoyant la pauvreté et le désespoir les plus grands, en l'espace de quelques mètres, Paris et sa modernité incrustée dans sa légende, Paris déstabilisante, Paris belle et bouleversante, Paris qui , quoi qu'il en soit, ne laisser pas indifférent.

 Nous avons longé les quais de Seine où restent encore quelques tentes, dernières traces de l'action menée par les Enfants de Don Quichotte, l'hiver même de la disparition de l'abbé Pierre, pichenette farceuse du destin. Les medias avaient relayé fiévreusement cette action lancée au début de l'hiver. Des centaines de tentes avaient été installées le long du Canal Saint-Martin, puis un peu partout dans les grandes villes de France, pour rendre visible la situation des sans-logis. Est-ce que cette action aura un effet sur la durée? Le combat pour faire reculer l'injustice est courageux, mais l'association porte sans doute bien son nom, car ses membres se battent contre des moulins à vent.

 Et en ce mois de février, à chaque coin de rue, des affiches de cinéma présentaient "la môme", le film qui va sortir et rappelle ce Paris que chantait Edith Piaf, du temps ou Paris était encore Paname. Paris d'un autre temps, quand les touristes n'avaient pas encore envahi la ville, quand la capitale n'était pas encore devenue un temple de consommation, quand chaque quartier résonnait encore de sa propre vie, aux accents des titis et de l'accordéon. Je crois le connaître, ce Paris, raconté si souvent par ma grand-mère et ma mère, chanté dans tant de chansons entendues depuis que je suis toute petite. Il fait partie de moi. Le Rouge-Gorge de Renaud, qui chante "Paris la soumise que Doisneau regarde et qui agonise". La pauvreté et la misère étaient déjà là, mais il semble aujourd'hui qu'elles étaient adoucies par un vent de solidarité et d'humanisme. Mais peut-être n'est-ce qu'un fantasme?

Paris aura toujours ce charme incroyable empreint de nostalgie. Balade en bateau-mouche, ta main dans la mienne, lumières sur la ville... L'espace d'un moment, on se laisse bercer par la magie de l'endroit. Juste savourer, ne pas penser.


paris


Paris, et l'horloge de la gare de Lyon, comme un phare en cette ville labyrinthe, point d'arrrivée et de départ de mes visites. "Paris, mon Paris, au revoir et merci", comme le chantait Barbara...

Paris, qui nous ressemble tant, belle et tragique, comme l'est l'Histoire, comme l'est l'humanité.

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