Paname
Etranges ces promenades dans Paris en ce mois de février... Paris et ses quartiers, ses pavés, ses ruelles, sa Seine, ses bouquinistes, son histoire, palpable à chaque coin de rue, Paris et ses milliers de visages multicolores, ses multitudes de langues qui vous emplissent les oreilles, Paris et son métro plein de regards croisés, échangés, dérobés, Paris et ses odeurs qui vous charment ou vous agressent les narines, Paris et ses contrastes frappants, la richesse débordante, évidente, de ses boutiques de luxe, de ses immeubles magnifiques, de ses palaces aux gerbes d'orchidées, côtoyant la pauvreté et le désespoir les plus grands, en l'espace de quelques mètres, Paris et sa modernité incrustée dans sa légende, Paris déstabilisante, Paris belle et bouleversante, Paris qui , quoi qu'il en soit, ne laisser pas indifférent.
Et
en ce mois de février, à chaque coin de rue, des affiches de cinéma
présentaient "la môme", le film qui va sortir et rappelle ce Paris
que chantait Edith Piaf, du temps ou Paris était encore Paname. Paris d'un
autre temps, quand les touristes n'avaient pas encore envahi la ville, quand la
capitale n'était pas encore devenue un temple de consommation, quand chaque
quartier résonnait encore de sa propre vie, aux accents des titis et de
l'accordéon. Je crois le connaître, ce Paris, raconté si souvent par ma grand-mère
et ma mère, chanté dans tant de chansons entendues depuis que je suis toute
petite. Il fait partie de moi. Le Rouge-Gorge de Renaud, qui chante "Paris
la soumise que Doisneau regarde et qui agonise". La pauvreté et la misère
étaient déjà là, mais il semble aujourd'hui qu'elles étaient adoucies par un
vent de solidarité et d'humanisme. Mais peut-être n'est-ce qu'un fantasme?
Paris aura toujours ce charme incroyable empreint de nostalgie. Balade en bateau-mouche, ta main dans la mienne, lumières sur la ville... L'espace d'un moment, on se laisse bercer par la magie de l'endroit. Juste savourer, ne pas penser.
Paris,
et l'horloge de la gare de Lyon, comme un phare en cette ville labyrinthe, point d'arrrivée et de départ de mes visites. "Paris, mon Paris, au revoir et merci", comme le chantait Barbara...
Paris, qui nous ressemble tant, belle et tragique, comme l'est l'Histoire, comme l'est l'humanité.